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Bertan 24

Une langue en franche récupération


D'après l'Unesco, la situation de l'euskara dans la société s'est améliorée ostensiblement au cours des dernières années. En 2001, l'Atlas de l'Unesco considérait l'euskara en situation de sérieux danger au Pays Basque nord, et en danger au Pays basque péninsulaire. En 2009, l'Unesco examine la situation de l'euskara de manière globale et unique, dans l'ensemble des territoires dans lesquels on parle le basque. Elle la place maintenant parmi les langues en situation de faiblesse ou vulnérable, une situation nettement plus positive que la situation antérieure et qu'elle partage avec six cents autres langues dans le monde. Par chance, son utilisation s'accroît tout comme le nombre de locuteurs. La situation de la langue basque, dans ces conditions, s'est améliorée au cours des dix dernières années, et les spécialistes la considèrent comme un exemple à suivre pour la récupération des langues dans le monde. L'euskara est la seule langue qui, dans une situation critique, soit parvenue à inverser la tendance, avec l'appui de la population et des institutions. Elle s'est stabilisée et son nombre de locuteurs aujourd'hui progresse.

508. En 2001, l'Atlas de l'UNESCO des langues du monde en péril plaçait l'euskara en niveau 2, en danger (avec 600.000 locuteurs, 30 % de la population basque). Dans l'édition 2009, on évalue le nombre de locuteurs à 800.000 (37%), ce qui place l'euskara en niveau 1, celui des langues en situation de faiblesse ou de vulnérabilité. Dans son rapport, l'UNESCO considère les 2.500 langues en danger de la planète et les classe de 1 à 5, soit allant du risque le plus faible au plus grave de disparition. Comme l'euskara, 607 autres langues se trouvent en niveau 1. 509. Pour les sociologues de la langue, ce succès n'est possible que si l'on dispose de l'appui décidé et de l'impulsion nécessaire par les institutions et sa population, le substrat sociolinguistique, ce que l'on définit comme l'empreinte, l'attachement, le poids qu'une langue minorisée représente sur les gens qui le parlent et les territoires qu'ils occupent. 510. 510. Le progrès de la connaissance étant assuré, le problème à l'heure actuelle est de garantir l'utilisation de la langue basque et de créer des espaces à cet effet. La forte inertie envers les langues dominantes constitue à cet égard le défi majeur à relever pour les locuteurs de basque. 511. La récupération de l'euskara est l'un des exemples les plus patents au monde. D'après le sociolinguiste Miquel Gros i Lladó, dans la Communauté autonome basque est en cours le processus de Reversing Language Shift (ou RLS) le plus réussi à l'échelle de la planète. Pas une des langues européennes arrivées dans la même situation critique ne put jamais inverser la tendance, et elles virent comment la génération suivante interrompait massivement la transmission familiale. A partir de 1981, la population de langue basque de la CAV progresse régulièrement à raison d'un demi point de plus chaque année. 512. D'après Joshua Fishman, le Reversing Language Shift (RSL), en français Inversion du Déplacement linguistique suppose non seulement la promotion de l'apprentissage et la maîtrise de la langue et son usage courant à l'école, mais également sa fonctionnalité sociale croissante et sa transmission intergénérationnelle. 513. Selon la IVe Enquête sociolinguistique, entre 1991 et 2006, la langue progresse dans tout le Pays Basque sud, en particulier en Araba (de 7,8 % de locuteurs, elle est passée à 14,2%) et en Navarre (de 9,5 à 11,1 %). Le Gipuzkoa passant de son côté de 43,7 à 49,1 % et Bizkaia de 16,5 à 23 %. En Pays basque nord, quoique toujours en recul (elle est passée de 24,4% à 22,5%), on constate que le processus de recul commence à s'interrompre. 514. Dans la Communauté autonome, la zone clairement bascophone se groupe dans l'intérieur du Gipuzkoa et de Bizkaia. La société en situation de quasi bilinguisme concernerait tout l'intérieur du Gipuzkoa, plus un grand secteur de la côte, et la montagne biscayenne. Au total, tout le Gipuzkoa et l'intérieur de Bizkaia, ainsi que la cuadrilla de Salvatierra en Alava, dépassent la proportion de 75% d'élèves locuteurs de basque. 515. En Navarre, quand la Loi sur le Vascuence et son zonage (1986) fut votée au parlement, moins de 10% de la population parlait le basque couramment, tout juste 15% l'utilisaient, alors qu'aujourd'hui les locuteurs sont près de 15% et 25% l'utilisent. L'euskara s'inscrit dans une ligne de récupération très intéressante en Navarre, et les experts soulignent le besoin d'adapter les lois et les zones à cette demande qui répond à une réalité linguistique nouvelle. 516. A ce jour, dans tout l'espace de la langue basque, depuis la fin du franquisme la population qui parle l'euskara est passée d'un cinquième de la population, à en représenter un tiers. 517. La Charte européenne des langues régionales et minoritaires (Strasbourg, 1992) est un accord des Etats membres du Conseil de l'Europe pour la défense et la promotion de toutes les langues non officielles en Europe ou en état de faiblesse manifeste. L'Espagne l'a signée (1992) et l'a ratifiée (2001). Quoiqu'elle l'ait signé en 1992, à ce jour la France ne l'a pas ratifiée. 518. Elebide est le service pour la garantie des droits linguistiques du gouvernement basque. Créé en 2006, il répond aux plaintes, demandes, réclamations et suggestions de l'ensemble des citoyens. Le service base son action sur la persuasion, la sensibilisation et le conseil. 519. En Iparralde, le Pays basque nord, l'Euskara n'a pas le statut de langue officielle. En 2004 fut créé l'Office public de la langue basque (Euskararen Erakunde Publikoa/Office Public de la Langue Basque, OPLB), qui travaille à la promotion de l'euskara et du bilinguisme. En son sein sont représentés des représentants de l'Etat, l'administration locale, les élus et les organismes locaux chargés du développement de la langue basque. 520. En ce qui concerne la transmission familiale de l'euskara par les parents bilingues, assurée dans la Communauté autonome basque et en Navarre, elle continue de perdre du terrain en Pays basque nord. Lorsque l'un des membres du couple ne parle pas l'eus- kara, la transmission se produit à 86% dans la Communauté autonome basque, contre 71% en Navarre et 44% en Pays Basque nord. 521. Sur la même ligne de défense des droits linguistiques et de supervision afin d'en notifier l'infraction ou de la dénoncer devant les tribunaux, des organismes privés travaillent tels que l'Observatoire des droits linguistiques Behatokia et, en Navarre, Euskara Kultur Elkargoa.
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