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Bertan 24

Origines

Voici près de 35.000 ans Homo sapiens arrivait dans cette partie de l'Europe. Il allait cohabiter pendant près de 8.000 ans avec une autre espèce humaine, Homo neanderthalensis. Cette dernière finissant par s'éteindre. Aux temps de la glaciation, les rangs de ces groupes qui occupent la partie occidentale de l'Europe se font plus clairsemés sous l'effet des rigueurs du climat. Le golfe de Biscaye devient alors le refuge autour duquel ils se réunissent. Les peuples indo-européens commencent à s'établir en Europe un peu plus de 5.000 ans BP, mais les chercheurs s'accordent pour reconnaître que la langue basque est antérieure à leur venue.

34. A la fin de la dernière glaciation, voici 11.500 ans, les groupes humains qui avaient résisté dans le refuge dit franco-cantabrique entament des migrations, qui les conduiront à repeupler les territoires libérés des glaces de l'Europe Atlantique, jusqu'en Scandinavie et dans les actuelles îles britanniques. Des linguistes comme Theo Venneman ou Elisabeh Hamel, et des généticiens comme Peter Forster et Stephen Oppenheimer, se retrouvent sur cette ligne de recherche. 35. Diverses études génétiques des lignages fondateurs européens révèlent que les Basques possèdent la plus forte proportion de lignages maternels d'origine paléolithique en Europe. De plus, la composante néolithique a été estimée parmi les plus faibles du continent. On remarque également l'absence de lignages maternels asiatiques et africains parmi les Basques. En résumé, les Basques possèdent une composante majoritaire de lignages maternels paléolithiques, notablement supérieure à celle d'autres populations du continent européen. 36. On donne à Homo sapiens dans cette partie de l'Europe occupée initialement le nom de Cro-Magnon, qui serait un développement d'une sous-espèce d'Homo sapiens. 37. Cro-Magnon devait disposer d'une plus grande capacité pour le langage, en raison de son appareil phonateur mais aussi du cerveau, apte à la pensée symbolique ainsi qu'à l'expression de formes –outils- et de représentations picturales. On trouve dans toute cette région d'extraordinaires représentations d'art pariétal et d'art mobilier sur des sites comme Altamira, Isturitz, Aitzpitarte, Altxerri, Ekain, Lascaux, Santimamiñe ou Praileaitz I. 38. D'après les recherches en génétique de Luigi Luca Cavalli- Sforza (Université de Stanford, Etats-Unis, 1991), quand l'agricultu- re commença, il y a 9.000 ans, dans le Croissant fertile au moyen orient, la population se distribua dans toutes les directions. Cette cartographie nous indique qu'en Europe, ces migrations passèrent le long de la montagneuse région basque, voici près de 5.000 ans. Où un peuple établi depuis 35.000 ans résista apparemment à se mêler aux nouveaux venus. 39. Hache en pierre de Idotzin, Navarre, datée 5.000 ans B.P. 40. Dolmen de Sorginetxe. Opakua (Araba). A l'âge du Bronze et à l'âge du Fer, plusieurs cultures cohabitent en Euskal Herria; en premier lieu celle du peuple indigène, ces tribus basques que décrivent les chroniqueurs romains, avec d'autres qui éventuellement les influencent par le biais du commerce, ou de migrations qui continueront à déferler au cours des siècles. 41. Hache en bronze 3.000 ans B.P. Arre (Navarre). 42. Cromlech pyrénéen ou mairubaratza, à Okabe (Basse-Navarre). Dans le fond, le mont Orhy. 43. Dans le massif d'Aralar, au Gipuzkoa et en Navarre, on trouve l'un des lieux du pays qui compte le plus de monuments mégalithiques. La mythologie basque situe dans cette zone nombre de ses êtres mythologiques : Mari, Herensuge, Basajaun, Tartalo, gentils et iratxoak. A l'image des déesses du Néolithique, Mari en est la figure de proue, au point que les chercheurs la considèrent comme la personnification de la Mère-Terre, Ama Lur. 44. Plan du Cromlech de Mulisko gaina (Hernani-Urnieta, Gipuzkoa). 45. La langue basque résiste à l'expansion des peuples indo-européens – entre le IIIe et le IIe millénaire av. J.-C.– par l'Europe actuelle. On en trouve la trace dans la toponymie de pays aussi différents que l'Allemagne, l'Angleterre, l'Ecosse, la France, l'Irlande, l'Espagne, l'Italie ou la Sardaigne. Plus tard, ces vagues de Germains, Slaves, Grecs ou Italiens, déferleront en Europe atlantique recouvrant la population indigène et, dans certains cas, la diluant. 46. Pièces d'Axtroki, Bolibar de Eskoriatza, (Gipuzkoa), identifiées comme appartenant à la culture de Hallstatt, à la fin de l'âge du Bronze et aux débuts de l'âge du Fer (VIIIe-VIIe av.J.-C.). 47. Bracelet en verre de typologie celte, du village de l'âge du Fer de Basagain (Anoeta, Gipuzkoa). Hérodote (Ve siècle av. J.-C) fait état pour la première fois des keltoï (celtes), les situant 2.500 ans en arrière aux sources du Danube, sous les Pyrénées. Plus tard, Jules César au Ier siècle relate que les Celtes habitent le sud de la Gaule. Les divinités celtes Deba et Arno sont présentes, également, dans la toponymie du pays. Cependant, la trace du mythe celte et sa relation avec les Basques nécessite un complément de recherche de la part de l'archéologie, de la linguistique et de la génétique. 48. Deniers d'argent d'époque ibère de la maison des monnaies de Baskunes ou Barskunes, près de Pampelune (IIe-Ier siècles av. J.-C).
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