Aprrentissage de L’euskara pour adultes
Ce sont des dizaines de milliers de personnes adultes qui se pressent chaque année dans les centres d'apprentissage de la langue basque dans tous les territoires, sans distinction. On évalue à quarante mille pour la seule Communauté autonome basque le nombre d'élèves inscrits qui apprennent ou suivent des cours d'alpha- bétisation dans l'un ou l'autre des établissements publics et privés qui existent. C'est l'Académie de la langue basque qui, à la demande de Rikardo Arregi, initia les cours d'alphabétisation –lesquels seront à l'origine de l'actuel réseau étendu des euskaltegis.
314. L'enseignement de l'euskara et l'alphabétisation des adultes
est destiné aux personnes de 16 ans et plus, puisque l'apprentissa-
ge de la population jeune est une compétence du système éducatif. 315. L'enseignement de la langue basque aux adultes est dispensé
en priorité par les euskaltegis. Il existe, en outre, huit Ecoles officielles
de langues dans les capitales de province et dans certaines
grandes villes du Pays Basque. 316. Les premiers groupes d'alphabétisation en euskara furent créés en
1965 et, en 1966, l'Académie de la langue basque Euskaltzaindia entreprend la première campagne d'alphabétisation pour adultes, à la demande
de Rikardo Arregi, qui en est le principal inspirateur. Rikardo
Arregi (Andoain, 1942-1969), fut journaliste, écrivain et militant culturel.
Il commence à écrire des collaborations dans Zeruko Argia et Jakin.
Il publie notamment de essais et consacre tous ses efforts à la langue et
à la culture basques. Il propose à Euskaltzaindia de créer un département
en charge de l'alphabétisation, sa préoccupation majeure étant
que les gens apprennent à lire et à écrire en euskara. 317. L'initiative se généralise puisqu'en 1976, on compte plus de
dix mille apprenants, jeunes dans leur majorité. Beaucoup d'entre
eux en gau eskolas, cours du soir pour travailleurs et étudiants. La
demande en moniteurs impulse la formation et la didactique. 318. En 1970, le Séminaire de Derio organise ses premiers cours d'été
d'alphabétisation pour adultes. On y forme nombre de professionnels
de l'euskara qui continueront à travailler dans le domaine de la didactique,
de la langue et des médias. Les stages de Derio accordent autant
d'importance à la littérature qu'à la langue parlée et écrite. A partir de
1977, ils sont pris en charge par l'Instituto Labayru, dont ils sont une
section fondamentale, dédiée à l'enseignement, à la diffusion et à la
recherche dans le domaine de la culture basque. 319. En 1981, le gouvernement basque met en marche HABE (Helduen
Alfabetatze eta Berreuskalduntzerako Erakundea), dépendant de
son département de la culture. Avec lui, l'enseignement de l'euskara et
l'alphabétisation des adultes revêt un caractère officiel dont le corollaire
est la professionnalisation et la production de matériels didactiques,
en progression croissante. On crée le réseau d'euskaltegis publics municipaux,
on met en place un programme curriculaire commun et l'on
dresse un registre de tous les centres qui dispensent des classes d'eus-
kara. On compte 107 euskaltegis qui intègrent le réseau homologué
par HABE, encadrés par quelque 1.500 professeurs. 320. Des personnalités de la culture, de l'enseignement et de la
recherche sur l'euskara suivent également les classes des euskaltegis.
L'écrivain Pablo Antoñana, le chercheur Jose Maria Jimeno Jurio
et le fondateur des ikastolas en Navarre Jorge Cortes Izal, se retrouvent
en 1994 sur les bancs de l'académie Arturo Campion (IKA) à
Pampelune. Avec pour professeur le dessinateur Asisko Urmeneta. 321. Les méthodes d'enseignement et d'apprentissage de l'euskara
vont évoluer au fil des ans : des premiers manuels, plus grammaticaux
aux méthodes actuelles, éditées sur de multiples supports présentant
une approche communicative. L'une des offres les plus
demandées sont les Barnetegis, stages d'immersion linguistique en
internat en milieu bascophone. 322. Les années 1970-1980 furent déterminantes pour les euskaltegis
d'aujourd'hui. En 1977-1978 le réseau d'établissements AEK
(Alfabetatze Euskalduntze Koordinakundea) était déjà implanté dans
tous les territoires de langue basque, et l'on voit apparaître les premiers
centres qui offrent un service professionnalisé, en horaire
diurne : Ulibarri à Bilbao, Ilazki à Saint-Sébastien, Arturo Campion
à Pampelune. 323. Affiche annonçant un cours d'euskara de AEK à l'Ipes Navarra.
1982. 324. AEK (Alfabetatze Euskalduntze Koordinakundea) voit le jour en
1976 pour unir les efforts des centres d'alphabétisation pour adultes qui
fonctionnent déjà au Pays Basque sud. Son travail couvre à la fois la
recherche et l'édition de matériel didactique, la formation du corps
enseignant, l'organisation d'activités culturelles et les campagnes de
promotion de l'euskara. On compte aujourd'hui une quarantaine de
centres à travers toute la géographie basque, employant près de 600
professeurs, intégrés dans le réseau homologué HABE. 325. IKA (Ikas eta ari), est un organisme de coordination de centres
d'enseignement de l'euskara pour adultes créé en 1989, destiné à intégrer
les euskaltegis de Navarra et Araba. Il compte quelque 4.000 élèves,
et organise lui aussi des stages d'immersion en internat, des activités
culturelles et de formation didactique permanente. 326. Udal Euskaltegiak. Apprentissage sur mesure. Outre l'offre habituelle
de classes, les euskaltegis proposent également des cours
spéciaux pour des collectifs spécifiques comme les travailleurs des
entreprises, les commerçants, immigrants, associations, parents d'élèves, groupes d'amis ou personnes âgées. Il offre également des
cours d'auto-apprentissage avec le soutien de tuteurs, des séances
de conversation en groupe et, en complément, une grande variété
d'activités de loisirs ou de vacances. 327. Boga. Cours d'eukara par internet du gouvernement basque. 328. Dans les dernières années, 40.000 personnes en moyenne
chaque année ont appris l'euskara dans les différents établissements
publics et privés de la CAV. Le profil des élèves est majoritairement
féminin et âgé de plus de 35 ans.