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La vie dans les grottes

22. Grottes d'Aitzbitarte (Errenteria), occupations au Paléolithique supérieur.
22. Grottes d'Aitzbitarte (Errenteria), occupations au Paléolithique supérieur.
23. Cerf actuel.© Xabi Otero
23. Cerf actuel.© Xabi Otero
24. Cerfs mâle et femelle actuels dans une forêt.
24. Cerfs mâle et femelle actuels dans une forêt.

Dans ce panorama les grottes, en particulier celles dont l’entrée était orientée au Sud ou à l’Est offraient de magnifiques refuges aux groupes humains du Territoire. Il existait aussi probablement des abris à l’air libre, mais la caducité de leurs huttes, joint à la dense couverture végétale de la région, rend leur détection beaucoup plus difficile.

Nombreuses sont ces grottes qui à l’époque furent habitées au Gipuzkoa par ces chasseurs-cueilleurs. On citera, entre autres, les cavités d’Aitzbitarte à Errenteria, Altxerri à Aia, Erralla à Zestoa, Ekain, Urtiaga et Ermittia à Deba, Iruroin et Langatxo à Mutriku.Pour ce qui concerne les moyens de subsistance de leurs populations, ceux provenant du monde végétal nous échappent largement, en raison de la fragilité de leurs restes, même si l’on commence à appliquer actuellement des méthodes de recherche et de collecte qui couvriront peu à peu cette lacune dans nos connaissances futures.

26. Escarpements rocheux d'Izarraitz, que fréquentait l'homme d'Ekain pour chasser le bouquetin.
26. Escarpements rocheux d'Izarraitz, que fréquentait l'homme d'Ekain pour chasser le bouquetin.

Nous possédons davantage d’information au sujet de la subsistance d’origine animale, puisque les os de nombre d’animaux qu’ils consommaient se sont conservés dans de bonnes conditions et constituent la majeure partie des restes d’alimentation que l’on retrouve dans les gisements. Ces restes proviennent fondamentalement des ongulés qui existaient dans l’environnement du lieu d’habitat, ainsi que de certains oiseaux.

27. Bouquetin actuel.© Xabi Otero - Iñaki Zorrakin
27. Bouquetin actuel.© Xabi Otero - Iñaki Zorrakin

Le cerf était une espèce très abondante, de même que le bouquetin. Sur ces deux espèces, cerf et bouquetin, reposait la subsistance d’origine animale des premiers habitants magdaléniens du Gipuzkoa.

Si les spectres de faune du Paléolithique moyen montrent qu’il se pratiquait une chasse opportuniste, occasionnelle, exploitant tous les ongulés représentés dans l’écosystème, on observe ultérieurement une spécialisation de la chasse, qui s’accentue au Magdalénien.

Cette spécialisation, dans les sites côtiers situés près de zones au relief doux, se base sur la chasse au cerf. Parfois on assiste à une spécialisation poussée, tel est le cas du Magdalénien inférieur d’Ekain - époque à laquelle la grotte était occupée comme poste d’affût, pendant les mois tempérés de l’année pour surprendre les biches venant de mettre bas et leurs faons. Dans les gisements situés près de massifs abrupts, la spécialisation se produit pour le bouquetin.

Il se trouve naturellement des gisements qui participent de ces deux spécialisations, compte tenu de leur emplacement. De sorte que si les premiers habitants du Magdalénien inférieur d’Ekain exploitaient les zones proches du gisement et les terres avoisinant la rivière Urola, en aval de celle-ci, où les cerfs abondaient, au Magdalénien supérieur ils se déplaçaient sur les escarpements rocheux d’Agido et les contreforts d’Izarraitz pour y traquer les bouquetins.Une autre des ressources des populations magdaléniennes, bien que nettement plus limitée que la chasse, était la pêche. Les vertèbres de poissons qui apparaissent dans les gisements en attestent.

Par ailleurs, on a des représentations rupestres de poissons d’eau douce et de mer, qui remontent les estuaires, tels ceux que l’on trouve à Ekain et Altxerri.

La cueillette des mollusques sur la côte était encore peu développée, dans la mesure où, comme nous l’avons dit plus haut, celle-ci était éloignée des gisements actuels. C’est quand la côte se rapproche, la fonte des glaces du continent aidant, qui déversent à la mer d’immenses quantités d’eau, que la cueillette augmente de façon notable. En témoignent les amas coquilliers qui apparaissent dans les niveaux post-paléolithiques de nos gisements.

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