En 1898 la guerre est déclarée entre l'Espagne et les Etats-Unis. La défense côtière fut réorganisée dans l'urgence dans le souci de maintenir les navires américains à distance de la côte du Gipuzkoa et d'empêcher un éventuel débarquement.
Une fois ces fortifications achevées dans leur quasi-totalité, il fut procédé à la rédaction d'un "Projet d'amélioration et d'augmentation des défenses maritimes (du littoral du Gipuzkoa) en se servant de l'artillerie disponible dans cette place". Quand ce projet fut approuvé en mars 1899, la guerre avait pris fin. On y considérait l'aménagement à Saint-Sébastien des batteries de la Reine, du Prince et de Bardocas sur le mont Urgull et la construction de la batterie Mompás à Ulía. La protection du port de Pasaia était confiée à la batterie de l'Astillero et celle de Zarautz à une autre située dans le secteur occidental de la plage.
Le financement des ouvrages fut possible grâce aux donations octroyées par la Diputación Foral de Gipuzkoa (300.000 ptas) et par diverses mairies dans le cadre d'une souscription ouverte en faveur des dépenses de la guerre.
La construction la plus puissante de l'ensemble fut la batterie de Mompás, qui en 1909 changerait de dénomination pour devenir Batterie de la Diputación de Gipuzkoa. Elle est constituée par quatre emplacements. L'un en avant-garde, deux sur les flancs et un en arrière-garde auxquels on accède par deux poternes. Les moyens d'artillerie sont 4 canons en fer entubé de 15 cm (Ordóñez) dont la portée était de 9 km.
L'ensemble était complété par une petite caserne pour 20 soldats (remplacée en 1909 par une autre d'une capacité pour 60), un poste de commandement (cote 64 m, inauguré en 1917), une station télémétrique (cote 73 m et inaugurée en 1914) ainsi qu'un réflecteur installé sur Urgull.
La Batterie de l'Astillero fut située sur une petite colline qui domine le chenal d'entrée au port de Pasajes. Elle fut conçue dans l'idée de collaborer à la défense du port conjointement avec les feux des forts de Saint-Marc et de la batterie auxiliaire de Txoritokieta. Elle disposait d'une traverse centrale, sous laquelle se trouvait le magasin à munitions, et de deux plates-formes de chaque côté, qui permettaient l'installation de quatre canons en fer se chargeant par la culasse de 15 cm montés sur affût bas. Toutefois ceux-ci ne furent pas installés car la guerre prit fin très rapidement. Il n'en existe pas de vestiges à ce jour.