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Bertan > Corsarios y piratas > Versión en francés: Les croyances

LES CROYANCES

Le monde marin basque n'est pas aussi riche en mythes et en légendes que le monde de l'intérieur. La tradition mythologique marine basque a toujours été assimilée à celle d'autres régions en bordure de mer. Et les corsaires basques croyaient aux mêmes choses que le reste des gens de mer de nos côtes.
Tout le Pays Basque a connu une grande tradition en ce qui concerne les sorcières, un monde ingénu qui n'avait presque rien à voir avec le satanisme. Ces croyances étaient profondément ancrées non seulement dans le Pays Basque rural de l'intérieur, mais aussi sur la côte.
Zarautz, Getaria... sont des villes fortement enracinées dans la croyance des "sorginak", dont les traditions, légendes et histoires sont intimement en rapport avec la vie quotidienne et la dynamique propres à une société de marins. Il s'agissait très souvent d'un monde à moitié caché par la peur et la crainte qu'inspiraient ces "sorginak", "laminak" ou "gaizkinak". "Direnik, ez da sinistu bear; ez direla ez da esan bear" ("Il ne faut pas croire qu'elles existent; mais il ne faut pas dire qu'elles n'existent pas"). Les "arrantzales" (pêcheurs) de la côte ne mentionnaient jamais les sorcières, et si leurs femmes parlaient d'elles pendant qu'ils travaillaient, ils cessaient de pêcher. Selon ces traditions, les sorcières, transformées en vagues, poursuivent les pêcheurs et les marins. A Saint Jean de Luz, les sorcières "se vantaient d'avoir volé jusqu'en Terreneuve (depuis leur village); elles montaient jusqu'aux mâts des navires et jetaient leurs mauvais sorts sur les marins et les pêcheurs avec leurs poudres diaboliques". Elles provoquaient aussi des tempêtes, comme le prouvait le naufrage du navire "Marticot" de Ciboure. C'est ce que l'on déclara devant le juge français Pierre de Lancre au cours du procès qui leur fut instruit.
Vierge d'Itziar.
54. La dévotion des marins à la Vierge d'Itziar remonte aux plus anciens temps. Selon Juan de Esnaola, dès le XIIIème siècle il y avait une "Confrérie de Navigateurs" qui était consacrée à cette Vierge. Juan Sebastián Elcano donna à sa mort une partie de ses biens à cette Vierge; selon Garibay, les vaisseaux tiraient des salves d'artillerie en son honneur lorsqu'ils navigaient au large d'Itziar.
© Joseba Urretabizkaia
Sirène.
55. Sirène. Gravure sur bois du milieu du XVIème siècle.
© Joseba Urretabizkaia
Le moine irlandais Brandan s'embarqua vers 484 avec dix-sept religieux à la recherche de l'"Ile Délicieuse".
56. Le moine irlandais Brandan s'embarqua vers 484 avec dix-sept religieux à la recherche de l'"Ile Délicieuse". Le jour de Pâques étant arrivé et désireux de célébrer la fête, ils trouvèrent une île où ils dirent la messe. Ils se rendirent compte par la suite que l'île était une baleine envoyée par Dieu afin de célébrer la cérémonie
© Joseba Urretabizkaia
D'autres croyances caractérisriques de la côte furent les sirènes et le "traganarru". Ce dernier était le génie des tempêtes, qui semait la "terreur parmi les hommes de la mer dans les anciens temps et même parmi ceux de notre siècle", selon les mots de Barandiarán.
Quant aux sirènes, comme le raconte Resurrección Mª de Azkue avec les paroles du Père Feijoo, en 1673 un riverain de Liérganes partit prendre un bain avec d'autres garçons à l'estuaire de Bilbao. Il plongea dans la mer...mais il disparut, et pensèrent qu'il s'était noyé. Mais au bout de six ans, des pêcheurs de Cadix aperçurent entre les vagues "une figure humaine d'aspect rationnel qui nageait avec une grande habileté. Piqués par la curiosité, ils réussirent à capturer cet être surprenant après d'énormes efforts". C'est alors que l'on apprit que c'était le même Francisco, disparu il y a six ans à Bilbao. Rentré chez lui, l'on raconte qu'il vécut neuf ans encore d'une façon étrange et qu'il disparu finalement sans laisser de traces.
J'ai également trouvé une référence à une sirène qui avait l'habitude de jouer sur la plage de Saint Sébastien et de se coiffer au soleil. Mais elle s'enfuit lorsque les Anglais s'installèrent au "Pico de Loro".
Finalement, l'"iraunsugue" était le dragon de nos ancêtres auquel il fallait sacrifier une jeune fille pendant qu'il attirait les hommes par son souffle pour les avaler. Ce fut un "iraunsugue" qui tua l'Archange Saint Michel sur la montagne d'Aralar.
Triton.
57. Triton. Gravure sur bois du XVIème siècle.
© Joseba Urretabizkaia
Les "iraunsuges" (dragons) des corsaires basques auraient certainement l'aspect de ce Léviathan dessiné par Hans Baldung en 1515
58. Les "iraunsuges" (dragons) des corsaires basques auraient certainement l'aspect de ce Léviathan dessiné par Hans Baldung en 1515.
© Joseba Urretabizkaia


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