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viernes 27 diciembre 2024





Bertan > Bertan 15 Los orígenes del arte en Gipuzkoa: > Versión en francés: La grotte d'Altxerri

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La grotte d'Altxerri

La découverte

56. Grande salle d'entrée dans la cavité d'Altxerri .
56. Grande salle d'entrée dans la cavité d'Altxerri .

La découverte de la grotte d’Altxerri et de son sanctuaire rupestre donna lieu à deux phases très distinctes. Dans la zone où se trouve la grotte on n’avait connaissance de caverne d’aucune sorte, jusqu’à ce que fut entreprise en 1956 la construction de la route qui passe devant la ferme Altxerri. Dans ce but, on ouvrit une carrière provisoire, afin d’en extraire du matériau des calcaires, qui se trouvent à l’arrière de la ferme. Une explosion de dynamite mit à jour une brèche d’un mètre de large sur 80 cm. de haut. De cette brèche on découvrait une longue et vaste galerie, qui n’eut d’autre conséquence, dans un premier temps, que d’attirer quelques gamins d’Orio et de Zarautz qui pénétraient dans la grotte, poussés par le seul aiguillon de l’aventure. Les travaux de la carrière, en restèrent heureusement là, le matériau extrait étant suffisant pour leur propos.

57. Ferme Altxerri (Aia) et entrée artificielle de la grotte ouverte par la carrière dans les roches calcaires du fond.© Xabi Otero
57. Ferme Altxerri (Aia) et entrée artificielle de la grotte ouverte par la carrière dans les roches calcaires du fond.© Xabi Otero

Six ans plus tard, les membres ci-dessus mentionnés de la Société des sciences Aranzadi ayant eu vent de la découverte et de l’existence de gouffres dans la galerie ouverte, procédèrent à leur exploration. Ils en étaient aux préparatifs lorsqu’ils observèrent des traits noircis sur la paroi proche du gouffre, qui dessinaient la figure d’un bison. A partir de là, ils mirent à jour d’autres groupes de figures dans d’autres lieux de la cavité. Ils prévinrent de la découverte José Miguel de Barandiaran, alors directeur du Département de préhistoire de la Société des sciences Aranzadi. Barandiaran se rendit sur place en compagnie des découvreurs, et certifia l’authenticité de la découverte. Cependant, la présence de graffiti divers sur certaines parois, causés par les visiteurs des années précédentes, obligeait à agir avec la plus grande prudence au moment d’entreprendre l’étude de l’ensemble rupestre paléolithique.

58. Blocs éboulés à l'entrée de la cavité d'Altxerri.
58. Blocs éboulés à l'entrée de la cavité d'Altxerri.

La première mesure fut d’installer une porte qui fermât la cavité comme il convenait. Alors seulement la découverte fut rendue publique. La grotte reçut le nom d’Altxerri, emprunté à la ferme toute proche. J. M. de Barandiaran se chargea de la première étude des figures, publiée dans la revue Munibe en 1964. Des années plus tard, en 1976, l’auteur de ces lignes en collaboration avec J. M. Apellániz, publia une seconde étude des figures dans la même revue Munibe.

59. Pli dans les strates de la cavité d'Altxerri.
59. Pli dans les strates de la cavité d'Altxerri.

Pendant le temps que dura la campagne de recherches menées par Barandiaran on découvrit également, de l’intérieur de la grotte, l’entrée naturelle de celle-ci, située près de l’entrée artificielle ouverte par la carrière et qui se trouvait totalement bouchée par des sédiments et des couches stalagmitiques. Cette bouche naturelle n’a pas été rouverte. On a préféré la conserver telle qu’elle est parvenue jusqu’à nos jours.

La grotte renferme gravures et peintures. Les premières bien conservées, en revanche les secondes très détériorées par le passage des millénaires.

60. Plan de la grotte d'Altxerri.
60. Plan de la grotte d'Altxerri.

L’humidité des parois, qui est grande en beaucoup d’endroits, a été néfaste pour les fresques, puisqu’elle a entraîné la peinture, la rendant presque méconnaissable dans bien des cas. La grotte a toujours été fermée au public et cette mesure, qui n’a pas varié, est beaucoup plus rigoureuse qu’à Ekain, compte tenu de l’état de fragilité des parois sur lesquelles se trouvent les figures. Elle ne peut être visitée que par les préhistoriens qui attestent de leur qualité de chercheurs par leurs publications.

61. Bison gravé par la technique des
61. Bison gravé par la technique des "rayures de pelage", qui indique la poil que ces animaux portent sur leur train avant.

 

Description de la grotte

62. Bison actuel qui montre le poil sur son train avant.© Xabi Otero
62. Bison actuel qui montre le poil sur son train avant.© Xabi Otero
63. Signe gravé à Altxerri, qui inaugure les représentations de la caverne.
63. Signe gravé à Altxerri, qui inaugure les représentations de la caverne.
64. Bouquetin à la tête tournée.© Jesús Altuna
64. Bouquetin à la tête tournée.© Jesús Altuna
66. Renard arctique en livrée d'été.
66. Renard arctique en livrée d'été.

L’entrée actuelle de la grotte s’ouvre dans une taille de roche presque verticale. Elle est ouverte dans des calcaires bien stratifiés et présentant de nombreuses diaclases. Ces strates sont relativement fines puisque ne dépassant que rarement 40 cm d’épaisseur. Entre elles s’intercalent d’autres fines strates marneuses, à l’aspect schisteux, par lesquelles l’eau s’infiltre facilement.

65. Train avant d'un renne gravé, avec un renard à l'intérieur.
65. Train avant d'un renne gravé, avec un renard à l'intérieur.

L’ensemble de ces strates a été fortement affecté par l’orogénie tertiaire et l’on peut y voir de beaux exemples de plis et de petites diaclases, qui fréquemment ne passent pas d’une strate à l’autre, arrêtées ou amorties par les nettes limites qui existent entre elles.

Tout ceci a contribué à l’éboulement de blocs, qui couvre le sol, notamment à proximité de l’entrée, rendant celle-ci très accidentée. Dans d’autres zones la sédimentation de l’argile entraînée par la constante infiltration d’eau a égalisé le sol.

67. Renard gravé à l'intérieur d'un renne.
67. Renard gravé à l'intérieur d'un renne.

Toutes ces conditions contribuent à donner de la grotte d’Altxerri un aspect distinct de celui de la majorité des autres cavités du Pays basque, ouvertes fréquemment dans des calcaires compacts.

Les figures ont été réalisées, soit sur les fronts ou les coupes des strates dont on a fait mention, soit sur les plans de stratification. Dans le premier cas, la relative finesse des strates oblige les figures à ne pas être grandes, pour les faire entrer sur ces fronts.

La cavité est très spacieuse dans sa première section mais se rétrécit par la suite, donnant sur une longue galerie, au sol très accidenté par les blocs éboulés. Les premières figures se trouvent à 100 m de l’entrée, dans un diverticule resserré et allongé de près de 8 mètres.

68. Renne actuel. On observera la touffe de poils sur l'encolure-poitrail que l'on comparera à celle de la figure gravée par l'artiste d'Altxerri .
68. Renne actuel. On observera la touffe de poils sur l'encolure-poitrail que l'on comparera à celle de la figure gravée par l'artiste d'Altxerri .

On a affaire à des figures gravées dans leur immense majorité. La grotte se prolonge dans une autre galerie, qui bifurque vers la droite où abondent peintures et gravures.

Un peu plus loin la galerie se divise en deux. D’un côté, elle descend dans un gouffre de quelque 10 mètres de profondeur, qui donne accès à d’autres galeries inférieures. Dans la première partie de la rampe de descente, il y a une autre série de figures. Puis vient la descente verticale dans le gouffre. Cette descente paraissait être la limite des incursions de l’homme préhistorique dans cette zone de la caverne, jusqu’à ce que l’on découvrît à la base même du gouffre deux figures supplémentaires.

Cette trouvaille, d’une date postérieure à celle des publications mentionnées plus haut, fit nourrir l’espoir de découvrir de nouveaux ensembles dans les magnifiques galeries inférieures.

On voyait que l’homme avait pu descendre jusqu’au fond du gouffre. Mais cette espérance ne tarda pas à s’évanouir, puisque ces deux figures sont les seules de ces galeries.

Surplombant la descente dans le gouffre il y a un plafond, relativement étroit, en guise de pont, auquel il est nécessaire d’arriver pour contempler les figures les plus éloignées de l’entrée. On accède non sans beaucoup de difficultés à ces figures, en escaladant un mur.

Les représentations d'Altxerri

71. Couple d'animaux cornupètes, probablement des saïgas.
71. Couple d'animaux cornupètes, probablement des saïgas.
70. Roche à l'allure de poisson, qui contient les deux poissons plats.
70. Roche à l'allure de poisson, qui contient les deux poissons plats.
72. Poisson plat, probablement une plie.
72. Poisson plat, probablement une plie.
69. Antilope saïga, qui vit aujourd'hui au Kazakhstan, mais arriva sur les bords du golfe de Gascogne pendant le Magdalénien.
69. Antilope saïga, qui vit aujourd'hui au Kazakhstan, mais arriva sur les bords du golfe de Gascogne pendant le Magdalénien.

Altxerri est une grotte à bisons. Cet animal est le plus souvent représenté dans la caverne. Cependant on y retrouve aussi une gamme très variée d’espèces, non seulement d’ongulés, qui étaient les animaux de prédilection des artistes magdaléniens, mais également de carnivores, oiseaux, poissons et même un serpentiforme. Le premier groupe de figures, comme nous l’avons dit, se trouve dans un petit diverticule qui en renferme plus d’une cinquantaine. Nous nous attacherons ici aux plus notables.

L’ensemble commence par un signe consistant en une incision profonde et allongée, de 10 cm de long. De sa droite et sa gauche convergent une série d’incisions obliques par rapport à la première, plus courtes et moins profondes. Ce signe est une introduction à l’ensemble de représentations du diverticule et du reste de la grotte. Quelques mètres plus loin, il y a un panneau de gravures en partie superposées. Un bison s’en détache, sur lequel a été profondément gravé le quart arrière à la queue effrangée, deux pattes par paire et la ligne ventrale.

73. Bouquetin gravé. La forme des cornes indique qu'il s'agit de l'espèce pyrénéenne, séparée de l'espèce alpine à l'époque.
73. Bouquetin gravé. La forme des cornes indique qu'il s'agit de l'espèce pyrénéenne, séparée de l'espèce alpine à l'époque.

Autrement dit, les parties du corps où l’animal porte le poil plus court. La patte antérieure se présente moins gravée en profondeur. Sur le reste de l’animal a été réalisé un ensemble rayé abondant, structuré, beaucoup plus fin, qui paraît représenter, de manière expressionniste, la masse de poil qui foisonne sur l’avant-train des bisons, en particulier sur leur livrée d’hiver. C’est comme si l’on disait: un bison est un quart arrière précis et ensuite ... tout poil.

74. Bouquetin de l'espèce pyrénéenne.
74. Bouquetin de l'espèce pyrénéenne.


C’est pourquoi nous pouvons dénommer cet ensemble rayé, "rayures de pelage". Dans la partie antérieure de l’ensemble de traits, ils ont gravé l’oeil, également de fine manière. De la même zone émerge une longue corne, qui dépasse de l’ensemble rayé.

A 25 cm au-dessus de la croupe du bison précédent se trouve un bison plus petit, dirigé vers la gauche.

 

 

Sous la partie antérieure du premier bison décrit, on a un bouquetin dirigé vers la gauche, la tête rejetée en arrière. La gravure de la croupe, queue courte, pattes arrière et ligne ventrale, est profonde. Le reste est très fin. Sur le ventre, il porte un modelé en gravure profonde, qui peut représenter la zone sombre que portent ces animaux à cet endroit. A droite de l’ensemble décrit, on a le train avant d’un magnifique renne rendu par une gravure profonde. On pourrait l’interpréter comme un animal, assis, qui commence à se remettre sur ses pattes.

75. Bouquetin de l'espèce alpine.
75. Bouquetin de l'espèce alpine.

La tête est d’une très belle facture. Entre oeil et région nasale, on note une gravure finement hachurée, ainsi qu’il est fréquent de le voir dans les représentations de cet animal dans l’art mobilier. La partie antérieure de la corne palmée, l’oreille courte, le mufle arrondi et la touffe de poils située entre le cou et le poitrail interdisent toute confusion concernant l’animal. Les pattes sont traitées avec beaucoup de soin. Les genoux sont indiqués de même que les extrémités, montrant sabot fourchu et fanons.

Dans la région du cou du renne apparaît la gravure d’un renard. L’animal, presque complet, est réalisé par une gravure profonde à la pointe sèche. Les oreilles sont relativement courtes, ce qui suggère, pour le renne, qu’il pourrait s’agir de l’espèce arctique et non de celle qui vit de nos jours parmi nous.

L’incision de la ligne du cou du renne recoupe l’incision de la patte du renard, ce qui donne à penser que le renard fut gravé avant le renne.

76. Bison gravé, pour le profil fronto-nasal de la tête pour lequel l'artiste a exploité une bordure rocheuse du mur.
76. Bison gravé, pour le profil fronto-nasal de la tête pour lequel l'artiste a exploité une bordure rocheuse du mur.

A droite de ce panneau, dans une roche prenant elle-même forme pisciforme, on trouve représentés deux poissons plats. Celui d’en haut, qui est orienté en verticale avec la tête vers le bas, est complet. Il a été réalisé par une gravure profonde, qui se fait plus douce sur les nageoires longitudinales entourant l’animal par le dos et le ventre.

77. Poisson gravé, une dorade probablement.© Jesús Altuna
77. Poisson gravé, une dorade probablement.© Jesús Altuna

A l’autre extrémité apparaît clairement la nageoire caudale. Entre les deux, court la ligne latérale. On a affaire à un poisson plat, comme les plies, limandes ou soles. L’exemplaire d’Altxerri ressemble plus au groupe des plies. En faveur de cette espèce, il y aurait également le fait que la plie est l’espèce la plus littorale, puisqu’on la trouve non seulement dans la zone saumâtre des rivières, mais même dans des zones plus profondes. A ce jour, on trouve des plies dans la rivière qui coule sous la grotte. Face à la représentation précédente, on trouve un autre contour inachevé de poisson plat. La classification zoologique peut être la même.

 

Pénétrant plus avant dans le diverticule et dans une position plus élevée se trouvent deux figures faites au moyen d’une gravure profonde. La première représente la tête, le cou et l’amorce du tronc d’un animal. L’oeil est dessiné et une série de hachures obliques modèlent la partie ventrale du cou. L’animal auquel cette figure ressemble le plus est un saïga mâle (les femelles n’ont pas de cornes) dans son attitude caractéristique de bond vertical. La forme des cornes courtes, non ramifiées et subverticales, permet d’écarter les cervidés, bisons, aurochs, bouquetins et isards. De tous les cornupètes würmiens, il ne reste que l’antilope saïga. Par ailleurs, l’hypothèse coïncide dans le profil convexe du mufle.

 

78. Bison gravé en position verticale. Il porte un javelot qui l'atteint sous la bosse. Du point de pénétration sort un trait de peinture noire, qui semble indiquer que l'animal perdait son sang en abondance.
78. Bison gravé en position verticale. Il porte un javelot qui l'atteint sous la bosse. Du point de pénétration sort un trait de peinture noire, qui semble indiquer que l'animal perdait son sang en abondance.
79. Bison actuel dans un bouquet de bouleaux.© Xabi Otero
79. Bison actuel dans un bouquet de bouleaux.© Xabi Otero
80. Anthropomorphe sans tête.© Jesús Altuna
80. Anthropomorphe sans tête.© Jesús Altuna
81. Oiseau pour la réalisation duquel on a utilisé une bordure rocheuse naturelle formant la tête, le cou et le dos de l'animal. Le graveur d'Altxerri s'est limité à reproduire l'oeil, la ligne ventrale et la queue.
81. Oiseau pour la réalisation duquel on a utilisé une bordure rocheuse naturelle formant la tête, le cou et le dos de l'animal. Le graveur d'Altxerri s'est limité à reproduire l'oeil, la ligne ventrale et la queue.

A sa droite apparaît une silhouette gravée, plus simplifiée, d’un second saïga. On n’en voit guère que le profil fronto-nasal et la corne. Cette figure par elle même serait d’une détermination ardue. Mais associée à la précédente, elle la conforte dans l’attribution que nous en avons faite et se trouve à son tour confortée par elle. Le profil fronto-nasal est celui qui se rapproche le plus du saïga. La corne s’amorce également ici comme sur cet animal. L’intense ensemble rayé situé sous les saïgas représente un bison en position verticale, la tête inclinée vers le bas et le dos vers la gauche.

82. Bison peint, recouvert en son milieu par une couche stalagmitique.© Jesús Altuna
82. Bison peint, recouvert en son milieu par une couche stalagmitique.© Jesús Altuna

Près de ces figures, mais plus enfoncée dans le diverticule, on a un autre bison. Celui-ci est gravé et dirigé vers la gauche. Complet, il montre de nombreux détails. Pour le profil fronto-nasal les artistes ont exploité la bordure de la roche. La tête a été complétée par l’extrémité du mufle et les naseaux, l’oeil et la corne. Sur le mur droit du diverticule dans lequel nous nous trouvons on trouve, entre autres, les figures suivantes :

 

83. Bison peint sur un ensemble rayé, qui domine l'une des galeries de la grotte.
83. Bison peint sur un ensemble rayé, qui domine l'une des galeries de la grotte.

Un bouquetin mâle dirigé vers la droite. Ses cornes, beaucoup plus grandes chez les mâles que chez les femelles, montrent qu’il s’agit sans conteste de l’espèce pyrénéenne et non de l’espèce alpine, ce qui indique que les deux espèces étaient parfaitement différenciées à cette époque. En effet, les cornes de la forme alpine décrivent un seul arc simple, dont la courbure se dispose dans un seul plan. En revanche, chez l’espèce pyrénéenne, elle se dressent d’abord verticalement puis divergent l’une de l’autre, pour se diriger vers le haut.

Les pattes avant, réduites à de simples appendices, sont ramassées comme celles d’un animal prêt à bondir.

A 20 cm à droite du bouquetin est gravé en verticale un poisson, regardant vers le haut. Il paraît s’agir d’un poisson de type dorade. La tête au gros oeil, à la nageoire dorsale allongée et la racine de la queue étroite et longue cadrent bien avec cette hypothèse. Cette espèce remonte habituellement les estuaires des rivières.

84. Bison pour la réalisation duquel on a utilisé les bordures et les fissures de la roche. Le peintre d'Altxerri s'est cantonné à peindre en noir la ligne du ventre, l'amorce de la patte antérieure et du cou.
84. Bison pour la réalisation duquel on a utilisé les bordures et les fissures de la roche. Le peintre d'Altxerri s'est cantonné à peindre en noir la ligne du ventre, l'amorce de la patte antérieure et du cou.

Plus bas, dans la même zone, a été gravé un anthropomorphe acéphale. Le tronc apparaît gravé ainsi que l’extrémité inférieure.

D’une zone intermédiaire, entre poitrine et abdomen, on voit sortir un membre allongé.

Celui-ci est situé trop bas pour être un bras et trop haut pour qu’il s’agisse d’un pénis hypertrophié, bien que l’aspect de gland, à son extrémité, l’évoque. Au bas du dos, il porte incrusté un disque, formé par deux cercles concentriques, et une série de lignes qui sortent du cercle externe, pouvant rappeler un sphincter pileux.

85. Frise de bisons peints sur ensembles rayés et cheval situé dans une conque qui domine la frise.© Jesús Altuna
85. Frise de bisons peints sur ensembles rayés et cheval situé dans une conque qui domine la frise.© Jesús Altuna

A côté de la dorade, mais dans un autre plan de la roche, on a une figure gravée de bison, dirigée vers le bas, montrant le flanc gauche. L’animal, presque complet, est dessiné en perspective latérale et dans une attitude de marche, à en juger par la position de ses pattes avant. La queue est redressée et arquée vers l’avant. Le sexe est à nouveau bien marqué. Sur l’animal tombent deux lignes droites, l’une sur la partie postérieure de la bosse et l’autre sur la croupe, touchant celle-ci à l’autre extrémité, à l’extrémité de la queue. A l’endroit où elle touche le corps, on a une trace de peinture, comme si l’on avait voulu signaler le sang qui s’écoule de la blessure causée par la pénétration de l’arme.

Près des figures précédentes, surplombant la croupe d’un bison non décrit dans cet ouvrage, il y a un oiseau, dont le dos le dos, la tête et le cou sont formés par une bordure naturelle de la roche. La forme de cette arête a suggéré à l’artiste paléolithique l’image d’un oiseau. Il la compléta en gravant l’oeil, la poitrine et le ventre, la partie postérieure du dos et la queue. L’image comporte plusieurs incisions parallèles représentant les plumes dont elle est composée. Le trouvisme de la représentation est patent. Il n’y a pas lieu à une détermination spécifique ultérieure. La gravure est profonde en relation à l’oeil et la poitrine et de profondeur moyenne pour le reste. Ce trouvisme nous le verrons bien représenté à Ekain.

87. Bison peint, pour la réalisation duquel on a exploité les volumes de la roche.© Jesús Altuna
87. Bison peint, pour la réalisation duquel on a exploité les volumes de la roche.© Jesús Altuna

En sortant du diverticule dans lequel se trouvent les figures que nous avons décrites, la galerie principale, qui nous a menés jusque là, bifurque sur la droite et 12 mètres plus loin, dans un endroit de passage, elle contient de nouveaux groupes de figures.

Cette fois, à l’inverse de ce que nous avons vu dans le diverticule, la peinture l’emporte sur la gravure. Le problème est que certaines des figures se trouvent dans un lieu très humide et que la peinture en a été presque complètement effacée. C’est à grand peine si l’on distingue des taches de peinture, qui permettent d’identifier les animaux représentés. Leur photographie en est rendue pratiquement impossible.

Un bison s’en détache. La tête est conservée. La première partie de la bosse également, ainsi que l’extrémité postérieure du tronc avec la queue. Par-dessus, une stalagmite a coulé abondamment, qui la recouvre dans toute sa zone centrale. Sur la paroi de droite de la même galerie, dans un emplacement en hauteur, dominant la galerie, on a un bison, peint et gravé, qui occupe le front de l’une des strates. La peinture du train avant ne s’observe pas aussi bien que celle du reste de l’animal.

La peinture a reproduit avec grâce le ligne dorsale, la ligne ventrale, les quarts arrière avec la queue et les pattes arrière, l’une avancée par rapport à l’autre. Le sexe est également signalé. La technique de représentation employée, dans laquelle la gravure accompagne parfois la peinture, d’autres fois la complète et d’autres enfin la dépasse, est différente de tout ce que nous avons pu voir jusqu’à ce jour. Pour accéder aux groupes de figures les plus éloignés de l’entrée, il faut escalader une couche stalagmitique, passer sous un petit arc formé par une autre partie de la même concrétion et se placer sur un pont étroit situé entre deux gouffres.

88. L'un des bisons peints sur la descente dans le gouffre.
88. L'un des bisons peints sur la descente dans le gouffre.

L’un des groupes se trouve sur le mur N et l’autre sur le mur S. Alors que celui-ci est constitué par des plans de stratification, l’autre est formé par les fronts étroits des strates. C’est sur l’un de ces fronts qu’est représentée la majeure partie des figures : sept bisons, un cheval, un isard, un bouquetin et probablement un aurochs, outre quelques ensembles rayés et quelque signe isolé. Nous en citerons ici quelques-unes. Sur le même arc étroit de passage vers les figures, sur l’un des fronts de strate, on a un bison pour la réalisation duquel il a été recouru à la peinture et à la gravure, outre les bords et fissures de la roche. En réalité, l’animal a été conçu à partir d’accidents de la roche, qui ont été complétés.

Le bord supérieur de la strate sert de dos. Une diaclase de la strate sert de croupe et de naissance de la patte arrière. D’autres fissures complètent la patte par l’avant et marquent la ligne de la cuisse sur le ventre. Une autre diaclase marque la zone scapulaire et la naissance de la patte antérieure. Entre la patte antérieure et postérieure a été peinte la ligne du ventre. Nous constatons que l’artiste paléolithique voyait des animaux dans nombre des accidents de la grotte ou, si l’on préfère, qu’il voyait les animaux surgir des roches dans les profondeurs des cavernes.

Un autre front de strate forme une frise de figures, séparées par des diaclases. Les plus notables sont probablement un isard et trois bisons.

L’isard se trouve dans un champ rayé qui déborde la figure. La peinture parcourt presque toute la silhouette de l’animal et modèle l’intérieur de la tête et du tronc.

Se situant sur la même frise et dans le même ensemble rayé que la figure antérieure, séparé par une diaclase, on a une figure peinte de bison, que l’ensemble rayé accompagne dans une bonne mesure. L’animal est dirigé vers la gauche et fait face à un autre bison. Ses dimensions sont aussi grandes que le permet la grosseur de la strate sur laquelle il se trouve.

89. Renne gravé. D'au-dessus de son encolure s'élève un serpentiforme.
89. Renne gravé. D'au-dessus de son encolure s'élève un serpentiforme.

Derrière le bison qui précède et le suivant, on a un autre bison peint et gravé, de taille semblable. La tête est partiellement dessinée, ainsi que le dos, le quart arrière, la toison ventrale et la patte avant.

Dans une niche de concrétion calcaire blanche, du bord de laquelle pendent quelques stalactites, sur la frise qui contient les bisons et l’isard, il y a un cheval peint. La peinture du dos de l’animal s’est perdue en partie, mais elle persiste, peu ou prou, sur le reste. On n’y trouve aucune sorte de gravure.

La coloration blanche de la concrétion a pu rendre inutile le "blanchiment" de la roche, produit dans d’autres zones par l’ensemble rayé.

Face à ce groupe, on en trouve un autre situé sur la surface de plans de stratification, et non sur des front de strates. Il contient quatre rennes, quatre bisons, un serpentiforme et tel ou tel signe.

Horma atal honek hezetasun handia du, eta pintura erabat galtzear dago. Grabatuak hobeto iraun du.

Tout la fresque du mur garde une grande humidité et la peinture en est presque complètement effacée. La gravure est mieux conservée. Il s’en détache un renne, presque complet. Les détails dessinés interdisent de douter de sa détermination : le port général, le mufle, la corne, la facture hirsute du poitrail, la ligne de modelé du tronc, etc.

Sur le cou de ce renne, on a un serpentiforme, qui s’élève en forme ondulée. Le tronc en est dessiné par deux lignes parallèles, auxquelles se superpose, à leur extrémité supérieure, un angle qui pourrait fermer la tête.

Plus bas et à droite, dans un autre plan de stratification, tout juste sur la bordure d’où part l’à-pic de l’un des gouffres de l’endroit, on peut admirer une très belle figure peinte de bison, qui a admirablement exploité les volumes de la roche. Enfin, à l’endroit même de la descente dans le gouffre se trouve le dernier groupe de figures. Pour la réalisation de celles-ci, il a été utilisé un vaste plan de stratification quasiment plat. Il s’en détache principalement un cerf et un bison.

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